Au festival Off d'Avignon le vendredi 21 juillet 2023
Il y a une quinzaine de jours nous terminions notre périple dans la cité des Papes. Nous avions déjà découvert dix spectacles, dans des domaines très différents, théâtre, clowns, seuls en scène, lectures mais avions encore soif de culture!
Alors dès 9h30 nous étions dans la file d'attente devant le théâtre du Roi René pour voir, à 10h, la pièce de Lilian Lloyd "La vie est une fête", mise en scène par la comédienne Virginie Lemoine. Une comédie à la fois drôle et tendre qui se déroule sur cinq décennies et soulève les questions de l'amitié, de la tolérance, de l'engagement, de la découverte de la sexualité et de la solidarité familiale.
Vers 11h30 nous prenions de nouveau le chemin de la Scala-Provence pour un tout autre spectacle, déjà encensé par certains critiques et que nous avions donc réservé dès mardi. La création acrobatique de Yann Ecauvre "Yé! (l'eau)" est en effet époustouflante. Les douze artistes guinéens de la troupe Circus Baobab, dix garçons et deux filles tout en muscles et souplesse, occupent pendant une heure tout le volume de l'immense scène de la Scala 600, salle comble pour l'occasion dans laquelle nous n'avions pu être placés qu'au balcon.
Vers 13h et par une chaleur toujours aussi étoufante nous nous sommes orientés vers le restaurant Ripert pour un petit repas à l'ombre bien agréable.
En attendant le prochain spectacle nous avons musardé dans les ruelles et les boutiques, puis nous nous sommes posés - pausés au village du Off. Retour à 15h45 à la Scala mais cette fois dans la salle de 100 places pour écouter Ariane Ascaride lire "Du bonheur de donner" de Bertolt Brecht, accompagnée par l'accordéoniste David Venitucci, également compositeur des musiques. Etait-ce l'effet de la chaleur accumulée ou du rosé au restaurant ou bien le ton académique et moralisateur parfois employé par l'actrice ou tout cela réuni? Toujours est-il que j'ai quelque peu piqué du nez et je n'étais manifestement le seul, à observer certaines têtes penchantes devant moi. Bref, à 16h, j'éviterai les lectures, même par une interprète de renom! Retour à la lumière et à la canicule vers 17h: que faire en attendant d'écouter Lise Martin et Valentin Vander à 20h45 au théâtre Pierre de Lune? Parmi les dizaines d'artistes rencontrés dans les rues et autant de flyers accumulés il y avait bien ces jeunes acteurs qui avaient retenu notre attention avec "Matin brun", d'après l'oeuvre de Franck Pavloff, à 18h05 .
Bon il fallait "courir" jusqu'à l'espace Alya, rue Guillaume Puy sans savoir s'il y aurait encore des places. Un dernier effort et, après avoir mal lu le plan et fait quelques détours, nous étions dans la place pour 17h45. Je n'avais pas lu la nouvelle, mais j'en connaissais le thème, autour du totalitarisme, de la citoyenneté et de la lâcheté. Les trois artistes, dans une mise en scène à la fois sobre et dynamique (belles projections sur les décors bruns) ont su, par leur jeu inventif, captiver le public.
Dernière pause repas au Jardin Luna, dans la même rue, pour déguster une tartine dans un cadre verdoyant, loin de la fureur des rues. Pour terminer en beauté et retrouver la belle Lise Martin, venue à Jarny et que nous avions hébergée il y a deux ans, nous sommes allés écouter les superbes textes écrits par l'artiste russe Vladimir Vissotsky. Assis au premier rang de cette minuscule salle, nous avons été subjugués par l'interprétation toute en puissance et en retenue de Lise et Valentin de "Presque un cri". Magnifique! Après avoir papoté avec Lise devant la salle, il fallait bien quitter Avignon et ce festival Off aux 1491 spectacles... dont n'avions vu qu'un pour cent! Vivement le Off 2024!