Les dépenses de ma mère Suzanne: carnet n°60 entre juillet 1966 et février 1967
Ce petit carnet est de couleur bleue comme le précédent et a les mêmes dimensions, mais c'est un répertoire et il a coûté 0,55NF. Des pages ont été arrachées puisqu'il s'arrête à la lettre R, mais il en reste 38, contre 28 dans le carnet n°59.
Les dépenses des trois mois d'été sont moins élevées qu'au printemps: 102967AF en juillet, 104813AF en août et 118314AF en septembre. Ma mère note parfois le reste en caisse: 62700AF le 30 juillet, 31600AF le 10 septembre. Sur cette même période les recettes se montent à 142298AF en juillet, 109673AF en août et 113273AF en septembre. L'achat, en juin, de 2300kg de charbon pour l'hiver suivant à l'usine fait l'objet de retenues mensuelles, entre août et novembre, sur la paie de mon frère Jean-Pierre (32920AF). Idem pour les pommes de terre: 500kg achetées en novembre pour 11250AF et retenues sur les paies de décembre et janvier. Le loyer de notre maison du 16 rue Albert Lebrun à Longuyon se monte à 3315AF le 4 juillet et 3350AF le 30 juillet.
Ma mère doit encore parfois emprunter de l'argent à Mme Trussart, chez qui elle travaille quotidiennement. Le 29 juillet 1966, je note qu'elle a acheté, pour 4440AF, divers objets à une vente mobilière. Ce même mois, elle fait des conserves de haricots, achetés en épicerie ou à des connaissances (le 9 août à M. Paquin, dont la fille Monique vient d'épouser mon oncle André Mangenot) et, le 3 août, donne "la pièce" (500AF) à Silvestre, le fils aîné Jacky probablement, 18 ans, sans doute pour un service rendu (manipulation du stérilisateur de bocaux?). D'autres pièces sont mentionnées: à la famille Chailloux (le 9 juillet), Bournon (le 19 juillet - Monique Bournon, née Lesquoy, est une nièce habitant dans la même rue) et à mes frères et moi.
Côté loisirs, ma mère achète des journaux: quotidien local, Femmes d'aujourd'hui, Intimité. Et puis elle écoute la radio (nous n'aurons pas de téléviseur avant avril 1974) et tricote régulièrement: pulls, écharpes. Elle aime également prendre des photos et rachète 4500AF un appareil d'occasion à mon frère Jean-Pierre. Bien qu'inscrit dès le mois de mars je n'irai finalement pas en colonie de vacances l'été 1966, probablement pour des soucis de santé (crises d'acétone).
En août 1966 nous recueillons une jeune chatte qui va nous donner 72 chatons en 6 ans!... Et nous débarrasser de la présence récurrente de souris. Le même mois, Mlle Vaugin, assistante sociale de l'usine, qui nous beaucoup aidé depuis dix ans, vient nous faire ses adieux: elle part en retraite à Annecy. Et puis le 5 août cela fait également dix ans que mon père, Jean Jules, est décédé.
En juillet je suis admis en 5ème Classique (avec Latin) et entre au nouveau C.E.S., route d'Etain à Longuyon. J'ai terminé ma 6ème avec 16,5/20 de moyenne et 1er sur 32 élèves.
Au trimestre suivant les dépenses augmentent: 149393AF en octobre, 119569AF en novembre et 146265 en décembre (jusqu'au 4 janvier). Ma mère a, par deux fois, oublié de noter les détails de ses achats: du 21 décembre au 4 janvier puis du 27 janvier au 9 février. Ils se montent à 82666AF du 5 au 26 janvier et à 71628AF du 10 au 25 février 1967.
En décembre 1966 mon oncle Pierre Mangenot, 29 ans, époux d'Arlette Brayer et papa de Raynald, est affecté, après six mois en école à Châtellerault, comme gendarme à la brigade de Nancy. Le 1er janvier 1967 est fêté chez mes grands-parents Mangenot au 39 rue du Mal Foch, avec André, son épouse Monique et leur fils Serge, Pierre, Arlette et sa maman, Raynald et nous ; l'occasion aussi d'arroser les 64 ans de Maurice et les 2 ans de Raynald, tous les deux nés un 31 décembre.
Le montant total des dépenses pour 1966 (jusqu'au 4 janvier 1967) est de 1507503AF = 15075,03NF (hors charbon et pommes de terre). Le montant des recettes est, lui, de 1626541AF = 16265,41NF (hors avantages en nature, tels que colis de la ville).