11 mai 2023: ma mère Suzanne aurait eu 97 ans
Ce jeudi 11 mai 2023, hasard du calendrier (ou pas?), j'étais invité à participer à un séminaire à l'Ecole Normale Supérieure, au 48 Bd Jourdan à Paris, par le groupe de chercheurs et d'étudiants de l'E.H.E.S.S. qui travaille depuis deux ans sur les carnets de compte de ma mère Suzanne L., comme ils la nomment. Parti en voiture de Jarny à 6h30, j'embarquais à 7h24 dans un TGV en gare de Metz et arrivais gare de l'Est avant 9h.
Après une demi-heure de métro j'arrivais porte d'Orléans, enfilais le Bd Brune avant de réaliser que je partais dans la direction opposée. Finalement j'étais accueilli vers 9h40 à l'E.N.S. par Mmes Lhuissier et Hille, avec lesquelles je correspondais depuis quelques mois déjà. Je faisais ensuite connaissance avec les autres chercheuses et chercheurs en sciences sociales qui avaient pu se rendre disponibles: Geneviève, Paolo, Alain, Mohamed et David.
Un tour de table a permis à chacune et chacun de se présenter et, lorsque ce fut mon tour, je me suis quelque peu laissé aller à raconter ma vie, enfin... jusqu'à la retraite en 2014, ce qui a légèrement perturbé le planning établi. Mais comme je sentais l'auditoire demandeur, j'ai développé certaines pages de mon enfance et adolescence au 16 rue Albert Lebrun à Longuyon, emmaillées de quelques anecdotes.
Les questions fusaient et j'ai essayé d'apporter les réponses les plus précises possibles, sauf peut-être lorqu'étaient évoqués les revenus et dépenses du foyer avant ma naissance. Après 2h30 de discussions (enregistrées sur plusieurs smartphones) nous avons partagé un repas tiré du sac, beau moment de convivialité, puis repris nos échanges jusqu'à 16h30. Ce fut toujours captivant, parfois intense et émouvant pour moi, car évoquer seul autant de pages d'un passé qui ne ressemblait pas toujours à un long fleuve tranquille n'allait finalement pas de soi, mais ça, je n'en avais pas conscience en arrivant.
Mais j'ai été très impressionné par le travail accompli par cette équipe, dont j'ai vraiment pris connaissance l'après-midi, portant entre autre sur une analyse fouillée de chiffres auxquels je n'avais pas porté grande attention (dans les premiers carnets entre 1948 et 1950 publiés fin 2020 sur ce blog).
Il est vrai que je m'étais investi dans la publication de ces carnets sans vraiment d'espoir que cela puisse intéresser quelqu'un, une bouteille à la mer en quelque sorte... qui a atterri sur la "plage" du chercheur Stéphane Bacciochi, forcément déserte en plein confinement début 2021! Le flacon est désormais ouvert mais n'a pas encore dévoilé tous ses trésors!
Il faudra encore du temps, à la fois à moi pour publier la bonne trentaine de carnets pas encore scannés (dont trois épais volumes) et aussi à ces brillants étudiants et chercheurs en ethno-comptabilité pour en extraire le jus ; j'attends avec impatience la suite et ce sera avec grand plaisir que j'embarquerai de nouveau dans cette belle aventure.
Je n'invente rien en rappelant que pour savoir où l'on va il faut savoir d'où l'on vient. Et puis j'ai toujours aimé les mathématiques (sauf peut-être les probabilités) alors tout compte fait... j'y trouve aussi le mien!
A 16h30 je quittais l'E.N.S., sautais dans le métro Porte d'Orléans, direction gare de l'Est où je prenais un T.G.V. à 17h40. Arrivé gare de Metz-ville à 19h07, je retrouvais ma petite ville lorraine vers 19h50. Et à 20h30 Michèle et moi entamions notre répétition hebdomadaire de chorale sous la houlette de Régis Cunin. Une journée mémorable à plus d'un titre... à noter dans mon agenda!