Balade en bécane jusqu'au lac de Madine le 17 octobre après-midi
Ce samedi d'automne, jusqu'à 17h en Lorraine, le soleil n'avait toujours pas montré son nez et le thermomètre se montrait bien paresseux : une dizaine de degrés tout au plus. Bon, il ne pleuvait pas et Eole semblait parti en week-end. Côté radio, que des nouvelles épouvantables : l'épidémie de Covid qui galope et puis un professeur d'histoire et géographie assassiné à la sortie de son collège par un fanatique islamiste la veille, pour n'avoir fait que son travail d'éveil des consciences chez des adolescents. Quelle horreur!
Alors, moi le prof retraité depuis six ans, sans oublier ce qui a occupé 38 ans de ma vie, j'ai regardé par la fenêtre, dans l'espoir que le ciel allait enfin s'illuminer et me faire rêver un peu. Et, vers 17h15, le soleil a montré le bout de ses rayons, moins de 1h30 avant de disparaître à l'horizon. Alors, en moins de dix minutes, j'avais enfilé la combi intégrale Alpinestars, les bottes, le casque et les gants et je sortais la Suzuki 600GSR de son sommeil, elle qui n'avait pas roulé depuis plus de trois semaines. Direction le lac de Madine, à 40km, dans l'espoir de profiter d'un beau coucher de soleil.
En filant vers le Sud-Ouest, et en sentant les filets d'air pénétrer dans le cuir perforé et dans le casque, je réalisais que l'été était bien derrière nous. J'avais souvent sué dans la combinaison Vidal Sports en juillet et août mais, là, j'appréciais les sous-vêtements. La butte de Montsec, visible à plus de 50km et qui domine le lac, était encore dans la grisaille. A mon arrivée, une douce lumière régnait sur le plan d'eau, parfaitement calme, et juste occupé par quelques voiliers et barques de pêcheurs. Les quelques motards du samedi après-midi, peut-être pressés de rentrer pour l'apéro, je les avais croisés en route. Alors, les derniers rayons, j'allais pouvoir les avoir pour moi tout seul ou presque. Et, pendant une bonne demi-heure, ce fut tout simplement d'une infinie beauté, de celles qui vous font quelques instants tout oublier: les horreurs du Monde, les premières morsures du froid, les douleurs de vieux (palmeur ou pas...), les chauffards... Bref, un moment rare que j'ai voulu immortaliser pour en faire profiter celles et ceux qui n'avaient pas ma veine.
Sur le chemin du retour, j'ai eu une pensée pour le motard (et pour sa famille) qui avait perdu la vie trois ans plus tôt (le 13 octobre 2017) au carrefour du pont de rosée, près de Chambley.
Alors voici quelques photos prises avec mon smartphone et mon vieux bridge Canon SX30IS, acheté il y a une dizaine d'années.